Pas loin de la Gare de l´Est
tout d ´un coup
au milieu des rythmes en cascade du souk
ma poitrine se colle à la sienne
ma peau mate contre sa peau blanche
alors elle ouvre sa jambe gauche
pour se laisser tomber sur ma jambe droite
tandis que me mains guident ses anches vers la ligne de l´aube
Au milieu de la salle detournée en salsodrome vibrant
je entrevois dans la fumée
le long sourire de Patrick notre cher ami
anarchiste et bourgeois de cet espèce si abondant à Paris
Minuit est passé et ma belle copine ne s´est pas transfigurée
elle s´assoit pour boire un coup et me regarder danser tout seul
j´aime bien la provoquer
avec mes mouvements cadencés d´anches
Au même temps
sur ma droite
quatre jeunes nanas américaines se laissaient carésser
sans contre façon
"liberamente"
par deux africains ravis à la peau métallique bleuâtre
Leurs cous brillent avec la salive que les filles dépeignent
savoureusement le long des muscles durs
de ces noirs égarés dans la gaie nuit lumineuse
d´une parisienne transition vendredi-samedi
durant le premier tiers des années quatre vingt dix
du siècle dernier
quand les fêtes multiraciales aux rives de la Seine
étaient possibles
et rien que pour cela
elles furent et restent
encore
très intenses dans mon âme lointaine
Igor Parra aux bords orientaux du pacifique meridional.... tremblant